Notre destination est en vue, le temps se ralentit, plus que quelques secondes avant de franchir cette étape. Tout est allé si vite que je le réalise à peine, quelques mois que je m’intéresse à ce monde marginal, quelques semaines que je suis sur internet une communauté, quelques jours que j’ai pris l’opportunité de passer au réel et me voilà aujourd’hui devant la maison de Lady Dae.

Je suis calme face à cette situation, je sais, la chance de j’ai d’être ici avec Taquine. Mais je sens tout de même une petite tension, nous venons pour un cours de cordes, mais je n’ai jamais attaché plus que les mains de Taquine, vais-je être à la hauteur ? Que va-t-il se passer ?

Nous sommes arrivés, un couple sort de la maison, je gare la moto, prends une grande inspiration … et c’est parti.

À peine entrés dans la maison, l’ambiance est là, une sorte de chaise avec des anneaux et des sangles trône au milieu de la pièce à décoration japonaise.

La suite de l’après-midi se passe de façon très normale, on discute, on fait connaissance, on raconte des anecdotes.

Après avoir mangé, la soirée commence vraiment, Lady Dae passe en mode professeur et nous en élèves attentifs. On commence par les règles de sécurité, je dis ce que j’en connais, Taquine de même. Lady complète nos connaissances afin que nous puissions travailler dans les meilleures conditions possibles.

Les cordes, c’est le moment de les sortir, elles qui nous attendent sagement. On commence par quelques exercices d’échauffement pour ne pas se faire mal par la suite puis on s’exerce à enrouler et à dérouler la corde autour de nos jambes afin d’acquérir plus de dextérité et de rapidité avec la corde. C’est un exercice qu’il faudra faire régulièrement.

Le premier et unique nœud, c’est le premier que l’on apprend. Lady nous le montre chacun notre tour sur l’autre et nous répétons les mouvements ensuite.

Nous sommes tous deux très attentifs durant la leçon, c’est très important de bien tout comprendre pour ne pas faire d’erreur plus tard. Les bases, c’est fondamental.

Nous en venons au premier harnais, C’est la première fois que je vais attacher Taquine autre part que les mains, je suis légèrement en tension, je ne dois faire aucune erreur, je dois leur montrer que je suis capable de faire cela sans aucun problème. Tout se passe sans accros, je suis content de moi.

C’est au tour de Taquine de m’attacher, cela aussi c’est bien une première, mais elle s’applique vraiment, les cordes m’entourent petit à petit et je comprends que je vais me retrouver rapidement incapable de bouger les bras. Je ne reste pas très longtemps dans cette position, juste le temps de vérifier si le travail a été bien réalisé et je suis déjà libre.

Mais on vient à peine de commencer, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Je refais donc le harnais sur Taquine, Lady va chercher un tapis de sol pour que nous puissions continuer le travail.

Taquine s’allonge sur le tapis, Lady attache une jambe, je regarde et m’affaire sur l’autre, je n’essaye pas de reproduire exactement le même motif, mais j’en fais une adaptation convaincante. Le résultat satisfait mon professeur.

Les événements prennent alors une tournure quelque peu imprévue. Voyant Taquine ainsi ficelée, sur le dos, incapable du moindre geste, le sadisme de Lady refait surface à grande vitesse. C’est le moment idéal pour jouer un peu non ?

Elle sort une petite roulette dentelée, Taquine m’en avait parlé à maintes reprises en me disant que c’était un instrument horrible pour elle, chose que Lady sait pertinemment et c’est justement tout l’intérêt de la chose.

Elle s’amuse un moment avec la roulette avant de me la tendre. Dans ma tête le vide se fait, les règles que nous avons établies sont ici devant moi, je n’ai pas le droit de participer ou d’intervenir dans un de ses jeux. Je connais parfaitement cette règle, mais c’est la première fois que j’y suis confronté. Je prends tout de même l’instrument tendu par Lady, je sais que je n’aurai jamais dû le prendre, j’aurais dû refuser tout de suite, mais l’espoir est plus fort que la raison, plus fort, certes, mais pas au point d’agir quand même, j’attends un signe de Taquine en la regardant dans les yeux. Je connais déjà sa réponse, je suis son ami, elle ne peut pas jouer avec moi, mais j’ai besoin qu’elle me le signifie en situation pour vraiment l’intégrer. C’est ce qui arrive comme prévu, juste un signe de la tête me suffit à comprendre et verrouiller cette règle, dorénavant plus de proposition, il n’y a qu’elle qui pourra la déverrouiller quand elle le souhaitera.

Lady reprend la roulette et continue ses expérimentations. Des baguettes chinoises avec des élastiques sortent de la mallette pour venir se fixer sur les oreilles de Taquine faute de pouvoir s’accrocher sur ses tétons avec le t-shirt qu’elle a gardé. Puis une série de pinces à linge reliées par un fil viennent la torturer un peu plus, les glaçons se mêlent à la fête pour tenter de la faire décoller. Je regarde la scène avec amusement, j’essaye toujours de comprendre ce qu’elle ressent, quand les pinces se décrochent une à une lentement, je frissonne pour elle, mais il me manque quelque chose.

Puis tout s’arrête, je laisse Lady la détacher, elle tremble légèrement, je sais que c’est de ça dont elle me parle depuis plusieurs mois, le lâcher prise. Elle reste un moment au sol, je lui demande si ça va bien, elle me sourit, je prends ça pour un oui, elle détourne la tête de moi, Sacherm lui apporte une serviette et elle part dans la chambre. Je reste un peu perplexe quant à ce départ précipité, mais Lady me rassure. Elle va bien, elle doit juste redescendre de son petit nuage.

Quelques minutes passent, Taquine ne revenant pas Lady décide de passer à la suite. Elle me fait le même harnais que précédemment, je joue un peu avec les cordes en tirant dessus comme si je voulais m’enfuir. J’essaie de gagner un peu de temps, je ne suis pas très rassuré de ne pas voir Taquine revenir. Lady me fait m’allonger sur le tapis de sol, les mains attachées dans le dos. Les cordes, c’est une chose, mais là ça va plus loin, je sais que Lady a l’intention d’utiliser autre chose que les cordes sur moi, elle m’a montré sur Taquine avant pour voir si j’aller accepter de continuer ensuite donc je sais à quoi m’attendre et en même temps je n’en sais rien du tout, mais j’ai voulu venir à un week-end fessestivité alors si le week-end commence plus tôt, je ne vais pas rester sur le bord de la route.

Et puis je me sens finalement assez bien ici, ça ne fait pas longtemps que je connais Lady Dae et Sacherm, mais j’ai l’impression de pouvoir leur faire confiance et puis j’ai Taquine qui vient de revenir juste à temps, elle arrêtera tout si ça ne va pas. Je décide de me laisser guider par Lady, je ne sais pas ce que je veux, mais je veux découvrir tout et comprendre enfin les désirs de cette fille.

Lady me met un bandeau sur les yeux, je suis surpris, mais elle me dit que c’est pour que je me concentre sur les sensations. Le premier instrument, je le connais déjà, c’est la petite roulette, utilisée avec douceur c’est vraiment très agréable, un brin électrisant. Des zones plus sensibles se découvrent, sur les flancs ça chatouille, sur le torse ça roule. Je suis en pensée la roulette, Lady appuie un peu plus, ça devient légèrement douloureux sur l’instant, comme une petite piqûre qui se répète à l’infini.

Plus rien quelques instants, J’entends un bruit de recherche, Lady fouille dans sa mallette, la tension monte un peu, elle va sortir quelque chose de nouveau. J’entends Taquine rire doucement ce qui fait monter la tension d’un cran supérieure. Je sens de petite lignes se dessiner sur mon corps, je ne sais pas du tout ce qui peut donner cette sensation, plusieurs lignes continues se prolongent de bas en haut et de haut en bas, ça ressemble à des griffures mais je ne suis sûr de rien.

Jusqu’à présent les sensations étaient plutôt agréables, sans douleur. Mais ce n’est que le début, Lady se concentre sur les tétons avec la roulette, je dois plus me concentrer, ça ne fait pas vraiment mal mais ça pique quand même un peu.

À nouveau ce bruit de fouille, puis Taquine qui a une petite exclamation qu’elle tente d’étouffer. Que va-t-il se passer ? Dans ma tête, c’est un bouillon de tension mêlée de hâte, je veux savoir, mais je redoute. Tout à coup je sens une v i o l e n t e douleur dans le téton gauche, je ne peux pas la repousser, elle m’envahit complètement, je me sens submergé par cette douleur insoutenable, je vais dire stop, je ne peux en supporter plus.

Mais Taquine vient à mon secours :

• C’est une bonne douleur ou c’est une douleur qui fait mal ?

• Ah ! là c’est une douleur qui fait mal hein, oui oui ça fait mal, dis-je sur un ton assez acide.

Elle sourit, je le sais même si j’ai les yeux bandés, je le sens

• Concentre-toi sur les autres sensations, ne reste pas sur cette douleur, tu verras, ça va aller.

Je prends une grande respiration et je me concentre, je tente de suivre la roulette qui parcourt le bas de mon ventre et le reste de glaçon en dessous de ma pomme d’Adam, mais c’est comme chercher une flamme dans un feu de joie.

Lady prend un nouvel instrument, ça fouette légèrement le ventre, comme plein de petites lanières, c’est vraiment agréable, je me concentre sur cette sensation. Le feu se calme petit à petit, je me sens bien finalement, ma respiration se fait plus lente, mon pou se fait plus discret.

Je sens la roulette passer sur mes tétons, la douleur se réveille, je bloque ma respiration, mais la douleur est déjà partie, il reste une douce chaleur qui m’enivre lentement, je me sens bien, plus libre que jamais alors que je suis ficelé sur le sol.

À chaque nouvelle tentative la douleur revient pour laisser cette chaleur tant attendue. Je ne comprends pas ce qui arrive, mais je ne raisonne plus depuis un moment, je me perds dans ce monde d’émotions, de ressentis et de sensation, plus rien autour n’existe. Suis-je encore présent ?

Puis tout s’arrête, Lady me retire la pince, la douleur revient plus intense que jamais, mais elle est absorbée par ce monde qui m’entoure comme si elle ne pouvait pas me faire de mal, je l’accepte, elle est une partie de moi.

Tout se relâche, plus aucun de mes muscles ne fonctionne, je suis comme un pantin désarticulé, Lady me redresse pour dénouer mes mains, mais je retombe sur le sol. Impossible de rester droit, à peine mes bras libres, je me mets à trembler de manière incontrôlée. Mon corps est totalement hors contrôle.

Lady me retire le bandeau, mais je garde les yeux fermés, je ne veux pas revenir à la réalité, je suis bien ici dans mon cocon, je suis au chaud, à l’abri du monde. Je me sens comme quelqu’un qui vient de renaître, tant de sensations inconnues viennent de m’apparaitre, comment ai-je pu être aussi ignorant ? Mais ces questions attendront, je vis l’instant présent à fond, je suis sur le point de pleurer, je ne comprends pas pourquoi.

Bien je suis assez resté longtemps dans mon monde, je ne peux pas pleurer, je dois revenir à la réalité.

J’ouvre les yeux, c’est difficile, si difficile, je me sens inexorablement repartir. Je vois Taquine blottie dans le canapé avec un grand sourire sur les lèvres, Lady à côté d’elle me regarde, elle aussi souriante avec un air amusé. Je suis heureux ici, comment je peux me sentir si bien chez des gens que j’ai rencontrés il y a à peine quelques heures, c’est vraiment magique.

Je ne peux toujours pas me redresser, à chaque tentative mes jambes me trahissent et tremblent à tout rompre, mais je dois y arriver, je ne veux pas rester allonger là avec tout le monde qui a l’air de beaucoup s’amuser et apprécier ma situation. Je me mets en tailleur après un grand effort, Taquine me dit de rester allongé :

• Ne bouge pas apprécie le moment.

Je dois bouger, je ne comprends pas pourquoi mon corps refuse. Je me mets à quatre pattes puis sur une jambe pour me déplacer sur le pouf juste un peu plus vers le canapé. Taquine se lève comme pour me retenir si je tombe ou pour me gronder gentiment :

• on t’a dit de ne pas bouger, c’est dangereux de bouger tant que tu n’es pas redescendu.

Je suis arrivé sur le pouf sans encombres, je fais un sourire à Taquine pour lui signifier que ça va.

Je regarde Lady avec une grande gratitude :

• Merci, merci beaucoup, Je ne comprends pas vraiment ce qui s’est passé mais Merci du fond du cœur.

Soly